Syrie : Conflit persistant, frappes israéliennes et avancées diplomatiques

Damas, 21 juin 2025 – La Syrie demeure plongée dans une crise multidimensionnelle, marquée par une recrudescence de violences, des tensions communautaires et d’importants développements internationaux.

Des manifestations ont éclaté à Qamishli pour dénoncer la mort d’un jeune garçon à Jandaris, révélant la persistance de tensions dans les régions à forte minorité ethnique. Dans le sud du pays, l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes aériennes visant des drones iraniens, abattant au moins dix appareils dans la province de Daraa. À Tartous, une femme civile a perdu la vie lors d’une attaque de drone, illustrant la volatilité sécuritaire qui règne dans les zones côtières.

Face à la résurgence d’activités insurgées, les autorités syriennes de transition ont intensifié leur riposte. Elles ont notamment arrêté d’anciens cadres du régime déchu, dont le général Daas Ali à Lattaquié, tout en réfutant les rumeurs de violences dans les régions côtières. Depuis mars, l’ouest de la Syrie connaît une vague d’attaques menées par des insurgés pro-Assad, qui ont brièvement pris le contrôle de plusieurs localités avant d’être repoussés par les forces gouvernementales. Les combats ont fait des centaines de morts parmi les forces de sécurité et les civils, et des milliers de combattants issus de groupes islamistes et de factions pro-turques ont afflué vers la côte, exacerbant les tensions intercommunautaires.

Sur le plan international, la Syrie a réalisé son premier transfert bancaire via SWIFT depuis quatorze ans, signe d’un possible tournant économique. L’Arabie saoudite et le Qatar ont accru leur soutien financier, notamment pour le paiement des salaires du secteur public. Les États-Unis ont hissé leur drapeau à la résidence de l’ambassadeur à Damas pour la première fois depuis 2012, l’envoyé Thomas Barrack saluant les efforts du gouvernement intérimaire. Plus de 1,87 million de Syriens déplacés sont rentrés dans leur pays, confrontés à la lourde tâche de reconstruire au milieu des ruines.

Sur la scène diplomatique, la Conférence de Bruxelles VIII de l’Union européenne poursuit la mobilisation pour une solution politique conforme à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, mettant l’accent sur l’inclusion des voix syriennes et l’aide humanitaire. Malgré la chute du régime Assad en décembre 2024 et la mise en place d’un gouvernement de transition dominé par Hayat Tahrir al-Sham, la Syrie reste fragmentée, avec la persistance de groupes armés et d’affrontements, notamment dans le nord-est entre les Forces démocratiques syriennes et les tribus arabes, ainsi que dans les zones frontalières sous pression turque.

La crise humanitaire demeure aiguë, avec plus de 16,5 millions de personnes dans le besoin, alors que la communauté internationale tente de soutenir la reconstruction et d’encourager le dialogue national pour sortir le pays de plus d’une décennie de guerre.