Les tensions commerciales s’intensifient : Washington frappe fort, Pékin encaisse mais résiste

La rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine connaît une nouvelle escalade spectaculaire. Mardi soir, la Maison-Blanche a annoncé une hausse inédite des droits de douane sur les importations chinoises, atteignant désormais jusqu’à 245 %. Cette décision, présentée comme une réponse directe aux mesures de rétorsion prises par Pékin, s’inscrit dans la continuité de la politique commerciale agressive initiée par Donald Trump. Elle marque un nouveau tournant dans la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances économiques mondiales.

Une riposte chinoise immédiate

Face à cette offensive américaine, la Chine n’a pas tardé à réagir. Pékin a ordonné à ses compagnies aériennes de suspendre toute nouvelle livraison d’avions Boeing et l’achat de pièces détachées américaines, frappant ainsi un secteur stratégique pour l’industrie américaine. Les autorités chinoises ont également relevé leurs propres tarifs douaniers sur les produits américains à 125 %, tout en affirmant ne pas craindre une intensification du conflit commercial. « La balle est dans le camp de la Chine » a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, estimant que Washington n’a « pas besoin d’un accord » avec Pékin. Les autorités chinoises, de leur côté, dénoncent une « pression extrême » et appellent à un dialogue fondé sur le respect mutuel.

Une économie chinoise qui surprend par sa résilience

Malgré ce climat de tension, l’économie chinoise affiche une vigueur inattendue. Selon les chiffres publiés mercredi par le Bureau national des statistiques, le PIB de la Chine a progressé de 5,4 % au premier trimestre 2025, dépassant les prévisions des analystes qui tablaient sur une croissance de 5,1 %. Cette performance, la plus forte enregistrée depuis un an et demi, s’explique en partie par l’anticipation des surtaxes américaines : de nombreux exportateurs chinois ont accéléré leur production et leurs expéditions avant l’entrée en vigueur des nouvelles barrières tarifaires.

La production industrielle a ainsi bondi de 6,5 % sur un an, tandis que les ventes au détail progressent de 4,6 %, témoignant d’une certaine robustesse de la demande intérieure, malgré une consommation encore timide par rapport aux années fastes. Toutefois, les autorités chinoises restent prudentes : « L’environnement extérieur est devenu de plus en plus complexe et difficile, tandis que la demande intérieure manque de dynamisme », a reconnu le BNS, appelant à des politiques économiques « plus proactives et efficaces ».

Un bras de fer aux conséquences mondiales

Cette nouvelle salve de sanctions douanières intervient alors que les deux pays s’accusent mutuellement de fausser la concurrence et de menacer la stabilité du commerce mondial. Les États-Unis justifient leur décision par la nécessité de défendre leurs intérêts stratégiques et de répondre aux restrictions chinoises sur des matériaux critiques pour l’industrie high-tech et la défense. Pékin, pour sa part, affirme défendre ses « droits et intérêts légitimes » et se dit prêt à poursuivre la confrontation si nécessaire.

Dans ce contexte, la croissance chinoise, bien que solide, pourrait être fragilisée par la persistance des tensions commerciales, la crise immobilière et une demande mondiale hésitante. Le gouvernement chinois a fixé un objectif de croissance ambitieux pour 2025, mais la consolidation de la reprise économique dépendra largement de l’évolution de la relation sino-américaine et de la capacité de Pékin à stimuler sa demande intérieure.

« L’économie chinoise conserve une capacité de rebond, mais les bases d’une reprise solide doivent encore être consolidées », souligne le Bureau national des statistiques.

La tempête des surtaxes ne fait donc que commencer, et le monde entier observe avec attention ce duel de titans dont les répercussions pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières sino-américaines.