Nouvelle escalade dans la guerre commerciale : Washington frappe, Pékin riposte, l’économie mondiale sous tension

La rivalité commerciale sino-américaine vient de franchir un nouveau palier, alors que les États-Unis ont annoncé une hausse spectaculaire de leurs droits de douane sur les produits chinois, désormais portés à 145 % pour la plupart des importations en provenance de Chine. Cette décision, officialisée par la Maison Blanche lors d’un récent briefing, marque un durcissement inédit dans la politique commerciale américaine, ciblant spécifiquement la deuxième économie mondiale tout en suspendant temporairement les surtaxes envers d’autres partenaires commerciaux.

Face à cette offensive, Pékin n’a pas tardé à réagir. Dès vendredi, la Chine a porté ses propres droits de douane sur les produits américains à 125 %, dénonçant une « violation grave des règles du commerce international » et une « pratique unilatérale d’intimidation et de coercition » de la part des États-Unis. Le ministère chinois des Finances a souligné que ces mesures américaines contreviennent aux principes fondamentaux de l’économie mondiale et risquent de bouleverser les chaînes d’approvisionnement internationales.

Un contexte économique chinois paradoxalement dynamique

Malgré ce climat de tension et l’incertitude qui plane sur les échanges mondiaux, l’économie chinoise a affiché une performance remarquable au premier trimestre 2025. Selon le Bureau national des statistiques, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a progressé de 5,4 % sur un an, dépassant les attentes des analystes et marquant le rythme le plus soutenu depuis un an et demi. Cette croissance a été soutenue par une accélération de la production industrielle (+6,5 % sur un an) et une hausse des ventes au détail (+4,6 %), malgré une consommation intérieure jugée encore fragile.

Les autorités chinoises se montrent toutefois prudentes. Elles reconnaissent que « l’environnement extérieur est devenu de plus en plus complexe et difficile » et que « les bases de la reprise et de la croissance économiques doivent encore être consolidées ». L’objectif de croissance pour l’année reste ambitieux, mais Pékin insiste sur la nécessité de politiques macroéconomiques « plus proactives et efficaces » pour faire face à la crise immobilière et à la faiblesse persistante de la demande intérieure.

Marchés financiers fébriles et perspectives incertaines

L’annonce de ces nouvelles surtaxes a immédiatement ébranlé les marchés financiers mondiaux. À Paris, le CAC 40 a reculé de 1,1 %, Francfort de 1,6 %, Londres de 0,4 % et Milan de 1,5 %. La Bourse de Tokyo a clôturé la semaine en baisse de près de 3 %, tandis que le dollar a touché un plus bas face à l’euro en plus de trois ans. Les investisseurs redoutent une détérioration durable du climat commercial et une propagation des tensions à d’autres secteurs stratégiques, comme les semi-conducteurs, qui restent pour l’heure exemptés de ces nouvelles mesures.

Analyse : vers une impasse ou une relance des négociations ?

Si la Chine appelle les États-Unis à « annuler complètement » ces droits de douane réciproques, le dialogue semble pour l’instant dans l’impasse. Les deux géants économiques campent sur leurs positions, alimentant un cycle de représailles qui menace la stabilité du commerce international. Les analystes s’interrogent désormais sur la capacité de la Chine à maintenir sa dynamique économique face à ce nouvel environnement hostile, et sur les répercussions potentielles pour les entreprises européennes, prises en étau dans ce bras de fer entre Washington et Pékin.

En toile de fond, la guerre commerciale sino-américaine s’affirme plus que jamais comme un enjeu central pour l’économie mondiale en 2025, avec des conséquences qui pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières des deux protagonistes.